Frelon asiatique:
"Comment détruire les nids au fusil de chasse"
La saison de la chasse au frelon asiatique, ce redoutable prédateur d'abeilles introduit accidentellement en France en 2004, est ouverte. Et pas seulement au sens figuré! Denis Jaffré, un apiculteur finistérien, a mis au point et expérimenté une méthode «100% efficace et 100% bio» pour détruire les nids de cet envahisseur présent aujourd'hui dans 85 départements: le tir au fusil de chasse!
«Cette année nous avons détruit par ce moyen 10 nids en toute sécurité, sans insecticide chimique et pour un coût dérisoire: quelques dizaines d'euros contre 1.000 à 1.200€ avec les méthodes classiques qui nécessitent l'emploi d'une nacelle car les nids sont le plus souvent perchés à la cime d'un arbre, à 10 voire 20 m de hauteur», explique le coprésident de l'association Aafa (Action anti frelon asiatique).
12.000 plombs de chasse
Le principe consiste à tirer quasi simultanément un total d'environ 12.000 plombs de différents diamètres afin de perforer la coque, souvent rigide, qui recouvre le nid à l'automne et de tuer tous les individus qui s'y abritent. «L'arrosage est tel que pas un seul insecte n'en réchappe», assure Denis Jaffré qui livre le protocole détaillé sur le site de l'association.
Munis d'un fusil de calibre 12, cinq tireurs, au minimum, doivent tirer chacun 2 cartouches chargées de plombs n°1 à 2 pour le premier tireur; 4, 6 et 8 pour les deuxième, troisième et quatrièmes tireurs et enfin 10 à 12 pour le cinquième. Si aucun risque de piqûre n'est à craindre, il faut en revanche se munir de bouchons auriculaires individuels pour se protéger du bruit des détonations, les différentes salves devant être tirées avec une demi-seconde d'écart.
Compte à rebours
Il convient également de procéder à la tombée de la nuit, lorsque tous les frelons sont rentrés au nid et s'assurer qu'aucune habitation ne se trouve dans l'axe des tirs. «L'important est de bien s'organiser en précisant le rôle de chacun et en lançant un compte à rebours qui donnera le signal au premier tireur, les suivants s'enchaînant sans interruption», poursuit Denis Jaffré qui recommande également de prévenir la gendarmerie, le maire de la commune ainsi que les riverains