A la veilledu bac 2016:

Petit cours de philo à l'usage de la Ministre de l'Education

Il y a quelques temps, Najat Vallaud-Belkacem déclarait (sur France Culture) que, vis-à-vis des citoyens, le Président de la République "a un peu un rôle équivalent à celui d'un père de famille ou d'une mère de famille à l'égard de ses enfants".

"Non, Madame la Ministre" lui répond Aristote (IVème siècle avant JC). Dans sa Politique, le disciple de Platon pointe la différence fondamentale entre un père et un souverain/dirigeant : l'un a le loisir d'agir envers ses enfants comme bon lui semble (en fonction de son amour, son intuition, ses croyances...), l'autre ne doit accepter qu'une seule règle pour gouverner ses sujets : la loi/le droit.

"No way Ma'am" ajoute l'Anglais John Locke. Dans son Second Traité du Gouvernement (1690), le père du libéralisme relève qu'au contraire du lien naturel et inné parent-enfant, le lien qui unit le gouvernant aux citoyens doit reposer sur un transfert volontaire de la souveraineté de ces derniers (adultes responsables) au profit du souverain. C'est la condition de la démocratie. Il serait bon qu'un/une Ministre ne l'oublie pas.........................

Tout et son contraire..........

Mieux que la CGT, le gouvernement

Le 28 avril, l'Assemblée Nationale a voté la fin de l'HADOPI. Nous avions alors salué cette réforme immense supprimant (en 2022) l'une des entités les plus inutiles de la République. C'était compter sans le gouvernement qui, opposé à cette décision, vient de faire voter par le Sénat (haut lieu de la modernisation de l'Etat !) un amendement ressuscitant la glorieuse institution. Et vous qui pensiez qu'en France, seule la CGT empêchait la réforme. 

Bilan de 7 ans d'HADOPI : 65M€ de dépenses, 5M d'emails de warning envoyés, 32 condamnations… et plus de 14M de Français consultant au moins une fois par mois un site de streaming/téléchargement (Médiamétrie).

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Et ça coûte combien tout ça ?

Loi du travail:

C'est la bonne surprise : les économistes semblent ne pas être très inquiets sur le coût de la grève… pour l'instant. Les précédents, il est vrai, invitent au calme : en 1995 (grèves contre le plan Juppé / Transports et administrations paralysés pendant 22 jours), l'impact sur le PIB n'avait été que de 0,2 point... totalement rattrapé au trimestre suivant. Cette fois-ci, COE-Rexecode (pas exactement proche de la CGT) estime un impact max de 0,1 point...

… "soit peu ou prou le supplément de croissance que l’Insee espérait gagner en raison du plus grand nombre de jours ouvrés que compte l’année 2016" (Denis Ferrand, patron de COE-Rexecode). La chienlit, mais pas (encore) la faillite.

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Et pour finir .........

Rapport de l'Ademe : 10M de tonnes de nourriture gaspillées/an. Presque 2x ce qu'il faudrait pour couvrir les besoins des 6M de Français mal nourris. 1ers gaspilleurs : nous, les consommateurs (33% du gâchis). On termine son assiette.