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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 06:14

Alerte ! Le nombre de cas a doublé en cinquante ans et c'est de notre faute

L'arthrose du genou toucherait aujourd'hui neuf à dix millions de Français...

Au fur et à mesure des études sur l’arthrose, les chercheurs commencent à mieux comprendre cette affection qui touche un nombre croissant de personnes dans le monde. L’arthrose, ou ostéoarthrite, résulte d’une dégradation du cartilage qui recouvre les extrémités des os, au niveau des articulations.

Une étude parue dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) vient mettre en lumière de nouveaux éléments sur l’arthrose du genou. En comparant les données actuelles avec celles de l’ère pré-industrielle, les chercheurs ont découvert que le nombre de cas d’arthrose du genou avaient doublé en l’espace de 50 ans.

Le manque d’activité, principal responsable

Si la forme de nos chaussures ou même la dureté des trottoirs pourraient être des facteurs aggravants, la principale responsable est bien l’inactivité physique.

Le manque d’exercice entraîne un amincissement des cartilages articulaires, ce qui favorise la survenue de l’arthrose, explique Le Point. Un mode de vie trop sédentaire aurait également un impact sur les muscles péri-articulaires : affaiblis, ces derniers ne pourraient plus stabiliser correctement les cartilages du genou.

À l’inverse, faire du sport permettrait à ces cartilages de se renforcer en augmentant leur densité.

Notre alimentation trop riche également pointée du doigt

Le second coupable serait notre alimentation moderne, trop riche en sucre et en graisses, ce qui entraînerait des inflammations chroniques de faible ampleur à leur tour amplifiées par le manque d’activité.

C’est donc notre mode de vie, davantage que l’allongement de la durée de vie ou même notre poids, qui serait en cause.

 

Au final, ce n’est peut-être pas plus mal : cela signifie que l’on peut y faire quelque chose !

 

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4 septembre 2017 1 04 /09 /septembre /2017 07:11

Jour de rentrée scolaire au XIXe siècle

(D’après « Journal d’un écolier » paru en 1921)

 

Dans son Journal d’un écolier publié en 1921, René Fournier se remémore un jour de rentrée pas comme les autres, découvrant une nouvelle écolecependant que la famille avait quitté Lyon pour s’installer à Saint-Julien

C’est le jour de la rentrée ! Mon père vient de me conduire chez mon nouveau Maître, M. Leroy. C’est un homme de quarante ans environ, grand, maigre, vif. Ses yeux noirs et profonds, lorsqu’ils vous regardent, semblent fouiller jusqu’à l’âme. Ils n’ont cependant rien de dur, et pourtant ils sont gênants par leur insistance à deviner vos intentions secrètes. Il porte les cheveux longs et plats, son front est comme rayé par eux d’une ligne d’ombre. Il me semble même que quelques cheveux blancs argentent ses tempes. Sa voix, qui est douce et prenante, est naturellement harmonieuse.

La rentrée des classes

Je n’ai pu, quand il parlait à papa, m’empêcher de le comparer à mon ancien rnaître de Lyon, le bon M. Trotet, au ton nasillard, à la parole lente et comme scandée par un claquement de doigts qui précédait toujours son éternelle phrase : « Vous entendez... » Mon père, en prenant congé de M. Leroy, lui a dit :
- Je crois vous donner, en mon René, un bon sujet, dont le seul défaut peut-être est une tendance à la paresse ; si vous le voulez, nous travaillerons tous deux à faire de lui un honnête homme.
- C’est mon plus cher désir, répondit alors M. Leroy.

Et ils se séparèrent, après s’être serré la main. M. Leroy, me montrant mes condisciples qui, dans la cour, étaient groupés et nous regardaient curieusement, a ajouté : Allez jouer, mon ami. Je fis quelques pas timides de leur côté, éprouvant, malgré mon assurance de citadin, une certaine gêne. L’un d’eux, le plus grand de tous, qui portait sur l’oreille un béret à la couleur passée, rompit le cercle qui s’était formé autour de lui et m’aborda en ces termes : Tu sais, le nouveau, si tu veux jouer avec nous, il faut donner à chacun quelque chose. Pour montrer que je n’avais point peur, je m’avançai encore plus près de cette espèce de tyran, dont je ne devinais que trop les intentions hostiles. Un petit, qui avait une grosse tête et des cheveux crépus, me prit alors la main et me glissa doucement à l’oreille : Dis, c’est ton papa, ce joli monsieur qui a parlé tout à l’heure au maître ?

Comme je lui fis de la tête un signe affirmatif, il ajouta, avec une mine chagrine :
- C’est dommage, nous aurions été amis, sans cela...
- Que veux-tu dire ? répliquai-je, secrètement froissé.
Il parut s’éloigner, puis revint sur ses pas et me chuchota :
- C’est que mon père, à moi, n’est qu’un pauvre chiffonnier, un "pati", comme on dit ici, et tu aurais honte d’aller avec moi...
- Mon père m’a appris à ne mépriser personne, répondis-je, en lui souriant gentiment.
Ces simples paroles eurent pour effet de vaincre ses dernières résistances. Il me tendit la main et m’entraîna un peu à l’écart des autres.

Peu après, il me montra son plumier à trois compartiments, et moi je lui fis explorer les profondeurs de ma serviette de cuir. Il s’y trouvait, par hasard, une image représentant l’entrée des Français à Tananarive. Je vis, à ses yeux, qu’elle lui plaisait, je la lui donnai avec empressement. Vite, il la fit disparaître entre les pages de son cahier neuf, oubliant de me dire merci, tant sa joie était grande. Au coup de sifflet du maître, je m’alignai tant bien que mal et me trouvai placé près de mon nouvel ami. Chacun s’assit au petit bonheur ; les anciens élèves à leur place accoutumée, les nouveaux, comme moi, ou les promus de la deuxième classe, aux places laissées vides. Il y eut un court moment de désordre. Des pupitres claquèrent, des livres tombèrent à terre, un encrier fut renversé et laissa couler son encre sur la culotte de velours d’un gros garçon joufflu qui ne se fâcha pas.

Mais ce fut un rire général, lorsque tout à coup on entendit le bruit d’une chute qui fit redresser tout le monde. A la dernière table, un écolier, en enjambant le banc, avait perdu l’équilibre et se trouvait étendu sur le dos, les jambes en l’air, les bras tendus, implorant du secours. Le petit cuirassier ! s’exclama-t-on de tous côtés, c’est le petit cuirassier ! Celui qu’on nommait « le petit cuirassier », de son vrai nom Jean Mancel, était une espèce de nain, guère plus haut que la table, dont le corps s’était surtout développé dans le sens de la largeur. Il avait une poitrine d’homme sur des jambes grêles et torses. Son visage gras et bouffi était éclairé par deux petits yeux malicieux, sans cesse en mouvement, et qui semblaient chercher une issue par où ils pourraient s’enfuir.

A la fin de la classe, j’avais appris à connaître le nom de plusieurs de mes camarades. Celui qui paraissait le mieux répondre aux questions du maître était Noël, qui se rengorge en parlant, ce qui fait croire en son orgueil ; puis venait Monier, extrêmement timide, avec des yeux très doux de petite fille ; Nandas, nerveux et bouillant comme un fils du Midi, le vrai type de l’étourdi ; Breuil - celui à qui j’avais donné mon image - au visage touchant de souffre-douleur. A ma droite se trouvait justement le grand Busch, qui m’avait posé, dans la cour, son ultimatum : « Quelque chose ou la rossée ! » A gauche, j’avais Michel Servon, aux cheveux blonds, ébouriffés, à l’air maladif, qui tire la langue en écrivant, et dont on entend la respiration courte et sifflante. Derrière moi, se trouvaient : Françon, le fils d’un jardinier, qui a, comme son père, un tablier de toile bleue ; Brison, dont le père est poseur de rails pour la Compagnie P.-L.-M. ; Verne, noir comme une mûre, très drôle avec sa casquette en poils de chat pouvant se rabattre sur les oreilles. Le pauvre enfant, à ce qu’on m’a assuré, est épileptique et a pour père un ivrogne.

Je n’ai pas oublié, non plus, un certain Ranconi dont le père est gendarme. Pour celui-ci, par exemple, on sent que la discipline n’est pas un vain mot : il se comporte à l’école comme un soldat à la caserne. Dans son costume de drap bleu, taillé dans les vieux effets de son père, il a quelque chose de militaire. Peut-être a-t-il la tête dure, car je le vois faire des efforts prodigieux pour comprendre les choses les plus simples. Je l’aime déjà, ce petit enfant de troupe, avec sa ride volontaire au milieu du front, sa poitrine bombée, ses épaules larges et carrées. Il ne m’a pas fallu longtemps pour m’apercevoir aussi que le grand Busch avait pour lui le respect que l’on doit à un bon biceps et à un poing solide. Il me rappelle mon ancien camarade Dumas, de l’école de la Croix-Rousse, qui s’était fait notre justicier, et qui mettait sa robuste poigne au service de tous les molestés, les faibles et les infirmes du quartier.

Où êtes-vous, à présent, mes bons camarades de Lyon ? Pensez-vous à moi qui habite aujourd’hui la petite ville ouvrière de Saint-Julien, basse, enfumée, aux maisons noires et tristes, aux ruelles raboteuses, presque toujours désertes, aux impasses sordides, entre des murs rongés de mousse ? De notre villa, située sur une des collines qui enserrent la ville, Saint-Julien m’apparaît comme un pauvre accroupi dans ses haillons, sur les bords du Gier, qui traîne devant lui ses eaux lourdes et fangeuses. Il me semble être en exil ici, mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur, pour ne point attrister ma mère, dont les grands yeux mélancoliques me disent assez l’ennui. Mon père, lui, est trop absorbé par la direction de son atelier de construction mécanique, pour se douter du déchirement qui s’est produit en nous.

Et je songe aux paroles de maman, lorsque, la veille de notre départ, elle nous prit dans ses bras, ma sœur Lucile et moi, et nous dit d’une voix émue : « C’est pour vous, mes chers enfants, pour assurer votre avenir, que votre père se décide à quitter cette belle ville et à rompre tous les liens d’amitié qui l’attachaient ici. Il gagnera, là-bas, davantage sans doute, mais quelles lourdes responsabilités il va assumer ! Puissiez-vous un jour, mes chers enfants, vous souvenir de ce qu’il fait en ce moment pour vous... » Bon père, comme je t’aime ! Nous te devons tout, Lucile et moi, et il te semble que ce n’est point assez... Oh ! comment jamais te prouver notre gratitude, mon cher père !...

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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 07:37

IL Y A 100 ANS, UN PREMIER DRONE MILITAIRE DÉCOLLAIT EN FRANCE

 

Le 2 juillet 1917, le capitaine Max Boucher fait voler le premier drone de l'histoire sur la base militaire d'Avord : un Voisin 150 HP. C'est le début de l'épopée des "avions sans pilote", qui s'imposent aujourd'hui de l'armée aux loisirs.

La pluie tombe, par fines averses, sur le camp militaire d'Avord, dans le Cher. Pas de quoi décourager le capitaine Max Boucher, commandant de l'Ecole d'aviation, qui enclenche, ce 2 juillet 1917, à 16 h 15, les moteurs de son Voisin 150 HP. L’avion aux ailes tronquées roule sur 150 m puis décolle. Il vire progressivement à droite, parcourt plus de 500 m en s'élevant jusqu'à 50 m du sol. Ses 2 litres de carburant ne lui permettent pas d'aller plus loin. Il atterrit sans s'écraser, en touchant de l'aile droite.

En 1917, faire décoller un plus lourd que l'air n'a plus rien d'exceptionnel. L'exploit, ici, est autre : aucun humain n'est à bord. C'est l'appareil lui-même qui assure sa propre stabilité. Une prouesse ! De quoi impressionner le général Ferrié : car ce qui est précieux dans un avion militaire n'est pas l'avion - que l'on peut construire en séries - mais le pilote, qui exige des années de formation, et engendre des risques.

Un an avant, l'ingénieur Archibald Low lançait, en Grande-Bretagne, un concept d'avions-cibles, pilotés à distance par télégraphie sans fil (TSF), pour former les pilotes au tir sans risquer d'abattre par erreur l'avion qui remorque la cible. Tandis qu'aux Etats-Unis, une autre équipe d'ingénieurs travaille sur un projet similaire : le Hewitt-Sperry Automatic Airplane.

Une évolution cruciale : l'invention du gyroscope

La technologie est prête depuis qu'en 1894, Octave Détable, un passionné d'aviation, a imaginé une voilure, constituée de cônes divergents, qui assure d'elle-même la stabilité de l'appareil. Aux Etats-Unis, avant 1900, Samuel Pierpont Langley expérimente un aéroplane sans pilote à vapeur et dirige par ondes radios un prototype de bateau.

Mais diriger un avion et lui assurer un vol stable est loin d'être simple. Jusqu'à ce que l'ingénieur américain Elmer Ambrose Sperry invente, en 1909, le gyroscope.

Toutes ces avancées ont convaincu Max Boucher. En 1912, il a proposé à Détable de concevoir un avion sans pilote. Leur premier essai, en 1914, échoue : le moteur de 30 CV est trop faible. Ils étaient prêts à tenter l'aventure avec un moteur plus gros, quand la guerre contre l'Allemagne éclate. Mobilisé, le capitaine Boucher ronge son frein : "Si nous avions 500 avions du type Détable, la guerre serait finie dans six mois" , répétait-il !

Quand il a été désigné, en 1915, pour réorganiser l'école d'Avord, il a donc installé sur deux Voisin les stabilisateurs de Détable. Et prouvé, ce 2 juillet 1917, qu'un avion sans pilote était techniquement possible.

Le mot "drone" apparaît en Angleterre en 1935

En 1924, tout est à peu près au point... sauf que les crédits sont coupés. Le projet s'arrête. La raison n'est pas que financière : les interférences électromagnétiques de la TSF rendent l'avion sans pilote très vulnérable au combat. Outre-Manche, l'aviation britannique garde néanmoins l'idée d'avions-cibles radioguidés pour entraîner ses pilotes. Le mot "drone" y apparaît en 1935.

L'avion-cible automatisé DH.82 Tiger Moth, baptisé Queen Bee (Reine des abeilles) a en effet un vol lent, pataud et si bruyant qu'il évoque celui du faux-bourdon (le mâle de l'abeille) ! Soit drone en anglais. Un terme que l'US Navy reprendra en 1941 pour ses avions-cibles Target Drone Denny... 

D'après Science & Vie n°1198 (juillet 2017), p.128 - Feuilleter ce numéro - Lire en intégralité (abonnés numériques) - Lire dans Les grandes archives (abonnés)"

 

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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 07:06

En ...Images.................

 

Bonne journée

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 07:15
La rétro du lundi.............

Vacances scolaires d’été
 

(Polémique autour de la date des)

(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1891)

Tandis qu’au Moyen Age certains collèges fermaient leurs portes du 1er septembre à la Saint-Martin (11 novembre), les vacances d’été débutaient, au début du XIXe siècle, à la mi-août. En 1891, celles-ci ayant alors lieu du 1er août au 1er octobre, il fut question de les avancer encore, pour en fixer le commencement au 15 juillet. Proviseur honoraire et agrégé d’histoire, Alphonse Lair s’amuse de la polémique née de l’affrontement entre partisans et détracteurs du projet

Alphonse Lair écrivait ces quelques vers en faveur des vacances d’été prolongées :

Dans un séjour paisible, asile de l’étude,
D’où le ciel a pour lui banni l’inquiétude,
Loin d’un monde orageux au charme suborneur,
Heureux le lycéen, s’il connaît son bonheur !

Malheureusement, le lycéen ressemble au laboureur des Géorgiques : il ne sait pas assez jusqu’où va sa félicité. Il ne s’agit ici ni du collégien du temps de Saint-Louis, dans l’éducation duquel le fouet jouait un rôle si considérable ; ni de celui du temps de Rabelais, obligé de parler latin avant d’avoir appris la langue latine ; ni de celui du temps de Marmontel, si bien formé dans le réfectoire à la tempérance et à la frugalité ; ni de celui d’il y a trente ans (1860), dont nul ne s’occupait, si ce n’est pour savoir s’il travaillait assez.

Il s’agit du collégien de nos jours, de celui dont tout le monde s’occupe, surtout pour savoir s’il ne travaille point trop. Pour éviter qu’il se surmène, lui, si habile à éviter ce qu’on nomme le surmenage, on a diminué les punitions, abrégé les classes, facilité les sorties, multiplié les promenades, amélioré le régime de la cuisine, perfectionné les méthodes d’enseignement, organisé les jeux de plein air et institué le plébiscite en matière de vacances.

Dieu me garde de médire de ces réformes libérales. Le collège est une image de la Société. Quand la discipline sociale s’adoucit, la discipline scolaire doit s’adoucir aussi. L’essentiel est de ne point dépasser la mesure dans l’adoucissement. D’ailleurs, au point de vue de la conduite et du travail, les écoliers d’aujourd’hui valent ceux d’autrefois. Ils ont seulement plus de bien-être. Pour en revenir à notre sujet, il y a eu récemment plébiscite sur le point de savoir s’il conviendrait de modifier les vacances.

Un plébiscite ! direz-vous peut-être. La chose comportait-elle ce que les hommes d’Etat appellent une consultation nationale ? Mon Dieu, c’est toujours une grosse affaire que de changer des habitudes. Un jour, un recteur de l’Académie d’Aix voulut toucher aux congés de Noël, privilège de la région. Marseille fut en révolution pendant vingt-quatre heures. Les élèves n’assiégèrent pas les portes du lycée pour sortir, il est vrai ; mais leurs mères les prirent presque d’assaut pour entrer. Chacune d’elles s’en retourna en compagnie d’un pensionnaire, excepté celles qui en emmenèrent plusieurs. Il fallut rapporter la décision rectorale. Dans le plébiscite dont nous avons parlé, il ne s’agissait point de supprimer tes vacances, mais seulement d’en avancer l’époque, d’en fixer l’ouverture à la mi-juillet et la fin à la mi-septembre.

Ecoliers d’après une peinture de Paul Legrand exécutée en 1897

Rappelons brièvement les raisons données dans ce débat, pour et contre. Celles des partisans du changement peuvent se ramener à trois principales, d’abord la santé des élèves, ensuite leur plaisir et celui de leurs familles, enfin le désarroi des études, à partir de la fête du 14 juillet. L’argument tiré du plaisir des élèves et des familles a peu de poids. Les jeunes gens aiment-ils mieux être libres dans la seconde quinzaine de juillet que dans la période correspondante de septembre ? Les parents préfèrent-ils les recevoir quinze jours plus tôt, ou les garder quinze jours plus tard ? C’est une affaire de goût, dans les deux cas, et non une question d’intérêt général. Il en est autrement, quand on parle de la santé des lycéens.Sur l’opportunité de ce changement, le ministre compétent a consulté le corps enseignant et l’a invité à consulter lui-même les familles (circulaire du 24 janvier 1891). Un journal populaire est allé plus loin : de son autorité privée, il a consulté la France entière, c’est-à-dire ceux des Français qui ont bien voulu lui répondre. Enfin le conseil supérieur de l’Instruction publique a été appelé à dire son mot dans la question. Il l’a dit tout récemment, par l’organe de M. le docteur Brouardel : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... ». Le ministre a adopté cette conclusion optimiste. Il n’y aura rien de changé cette année dans l’Université, à l’égard des congés d’été. Comme les années précédentes, les lycéens s’en iront sans trop de regret le 1er août et reviendront sans trop de plaisir, le 1er octobre. Quant à la terre, elle continuera de tourner autour du soleil.

Sans se mettre en frais de rhétorique, on peut faire, de la vie du lycée pendant les chaleurs de juillet, un tableau qui n’ait rien de séduisant. « Classes sans air, cours sans ombre, dortoirs hélas ! Non sans odeur... Dans ce milieu énervant, maigres adolescents peinant huit heures par jour sur des livres rébarbatifs... Est-ce le moyen de leur donner ce corps robuste, organe d’un esprit sain, que rêvent pour eux les éducateurs à la mode ? »

Il faut bien le reconnaître : au lycée, pendant la canicule, un travail suivi peut devenir débilitant. Mais il faut l’avouer aussi : les lycéens qui travaillent alors sont en petite minorité, et ils travailleraient encore chez eux, avec moins de profit et plus de fatigue, s’ils étaient contraints de s’en aller en vacances. Nous parlons ici de ceux qui vont subir un examen, surtout de ceux qui vont prendre part à un concours : concours et examen dont l’époque serait difficilement avancée ou retardée, soit dit en passant. Oui, ceux-là se surmènent, surtout quand ils ont oublié le précepte : Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Oui, ceux-là mettent parfois leur santé à l’épreuve. Mais tous les autres se tiennent dans cette sage réserve, familière à l’écolier français quand il se livre à une étude désintéressée, c’est-à-dire dépourvue de sanction immédiate.

Dans toute maison d’instruction publique, à l’approche de la distribution des prix, il y a une période de transition, une époque où les vacances ne sont point encore ouvertes, mais où les études sont déjà closes. Ce sont les dernières semaines de juillet. Dans les classes sans sanction, c’est-à-dire dans les trois quarts des classes, maîtres et élèves se préparent à ne rien faire en faisant fort peu de chose. Des lectures attrayantes plus souvent que des exercices de réflexion, des bains froids, des promenades après souper, tel est le régime de l’internat à l’époque dont il s’agit : il ne peut compromettre la santé de personne.

Mais, objecte-t-on, si les trois quarts des lycéens ne font rien dans la dernière quinzaine de juillet, pourquoi les garder au lycée ? Pour qu’ils puissent travailler pendant la quinzaine précédente, répond-on. En effet, si la distribution des prix était fixée au 15 juillet, les études commenceraient à fléchir à la fin de juin. Si on la fixait à la fin de juin, c’est la dernière moitié de ce mois qui serait compromise. Puisqu’il faut faire la part du feu, mieux vaut sacrifier les dernières semaines de juillet que celles qui les précèdent, parce qu’elles sont moins propices aux études.

En résumé, le travail de fin d’année n’est effectif, et partant fatigant, que pour les candidats aux écoles du gouvernement, et un peu aussi pour les aspirants au baccalauréat. Dans beaucoup de lycées de province, les candidats aux écoles suivent des classes spéciales, à l’intérieur de la maison, jusqu’au moment du concours qui, pour certaines régions, ne commence qu’au mois de septembre. Avancer l’ouverture des vacances, ce serait donc donner du loisir à ceux qui en ont déjà et non du repos à ceux qui en ont besoin.. Un tel résultat vaut-il la peine de troubler les habitudes et de rompre la quasi concordance entre les vacances de l’Université et celles du palais ? Ajoutons que la rentrée des classes à la mi-septembre désobligerait les familles qui tiennent à la villégiature au temps de la chute des feuilles : nous aurons alors énuméré les principaux motifs qui ont assuré le triomphe des conservateurs.

Cette victoire est-elle définitive ? Ville assiégée, ville prise, disait-on autrefois. Institution attaquée, institution compromise, peut-on dire aujourd’hui. Depuis longtemps, par la force même des chose l’ouverture des vacances tend à se rapprocher de la période des grandes chaleurs. Au Moyen Age, certains collèges fermaient leurs portes quand le Parlement de Paris fermait les siennes, du 1er septembre à la Saint-Martin. Dans la première moitié du XIXe siècle, c’était du 16 au 18 août que se prononçait en Sorbonne ce discours latin du Concours général, applaudi par tant de personnes qui ne le comprenaient pas. Aujourd’hui, c’est au commencement de ce mois que la Sorbonne rajeunie entend une harangue qui ne perd rien de sa valeur pour être prononcée en français. Un pas encore, et les distributions de prix coïncideront avec la solennité du 14 juillet.

Le changement arrivera d’une façon insensible, s’il arrive. Entraînés sur la pente, les chefs de l’Université avanceront chaque l’année l’heure bénie des collégiens, comme ils l’ont fait depuis trente ans. Les grands congés correspondront alors à l’époque de la moisson, à la satisfaction des écoliers aux goûts champêtres qui aimeraient à voir faucher les blés. Sera-ce mieux ? Ce sera autrement. Changement n’implique point progrès. En attendant, les mères sensibles peuvent se rassurer. Un médecin dont le nom fait autorité a dit : « J’ai vu parfois des collégiens revenir fatigués des bains de mer, j’en ai rarement vu sortir fatigués du collège ».

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