Insolite : La campagne présidentielle en chiffre….
Combien la campagne va-t-elle coûter à l'Etat? Quel est le candidat qui fait les meilleures audiences télévisées? Combien de sondages ont été réalisés? En images, les chiffres les plus insolites du scrutin présidentiel.
Détails. A la loupe
228 millions d'euros: le coût de la campagne pour l'Etat, soit 3,5 euros par contribuable
C'est en tout cas ce qui ressort des chiffres fournis René Dosière, député (apparenté PS) de l'Aisne, auteur de L'Argent de l'Etat. Dans cet ouvrage, il estime que le coût global de l'élection présidentielle en 2012 s'élèvera à 228 millions d'euros (10 candidats), contre 133 millions en 1995 (avec 9 candidats), 200,3 millions en 2002 (16 candidats), et 210,7 millions en 2007 (16 candidats). Parmi les premières sources de dépenses pour l'Etat figurent la mise sous pli du matériel électoral (51 millions), les frais de remboursement de campagne (49 millions) et les frais d'acheminement de la propagande électorale (49 millions).
49 millions d'euros: le remboursement de frais de campagne
Sur les 228 millions, 49 millions d'euros serviront donc à rembourser les frais de campagne des candidats. Pour procéder à cette estimation, René Dosière s'est basé sur l'hypothèse suivante: 2 candidats qualifiés pour le second tour, 3 candidats obtenant plus de 5 % au premier tour et 5 candidats à moins de 5%. De fait, le montant du remboursement des frais de campagne varie selon le score des candidats. Pour ceux qui sont en dessous des 5% des voix, ils seront remboursés à hauteur de 800.423 euros, contre 8 millions d'euros pour les autres. Les deux candidats du second tour, eux, percevront 10,7 millions d'euros chacun.
370: le nombre de sondages publiés pendant cette campagne
C'est l'estimation fournie ce vendredi par la présidente de la commission des sondages, Mme Marie-Eve Aubin. Un record, selon elle. Par ailleurs, si l'on en croit le recensement réalisé par Wikipédia, 23 sondages ont été réalisés rien que depuis le 1er avril dernier, soit plus de un par jour.
4 486 333: le nombre de téléspectateurs devant les prestations de Marine le Pen
Marine Le Pen est bel et bien un aimant à téléspectateurs. En moyenne, c'est la candidate qui réalise les meilleures audiences lors de ces passages télévisés (4,5 millions de téléspectateurs environ). S'agissant de la meilleure audience en revanche, c'est Nicolas Sarkozy qui l'emporte. Le candidat sortant a en effet réuni 5 566 000 téléspectateurs devant Des Paroles et des actes le 6 mars dernier sur France 2.
Entre 1 et 3 millions d'euros: le coût des plus gros meetings
C'est le grand tabou de la campagne, surtout en cette période de disette budgétaire. Combien les candidats dépensent-ils, notamment pour leurs meetings? Pour l'heure, il est difficile de donner avec exactitude les montants déboursés pour ces évènements, mais des chiffres circulent dans la presse. Ainsi, François Hollande aurait payé près d'un million d'euros pour la réunion du Bourget, soit environ le tiers du budget total d'Eva Joly. Quant à Nicolas Sarkozy, il aurait dépensé la bagatelle d'environ trois millions d'euros pour son grand show de Villepinte, soit plus de 12% du montant maximum du budget de campagne autorisé par la Commission des comptes.
8 millions d'euros: les dons déjà perçus par l'UMP
Là encore il est très difficile de savoir où en sont les candidats au niveau des dons de leurs adhérents. L'UMP toutefois a bien voulu donner certaines informations à ce sujet. Au début du mois d'avril, le parti déclarait 8 millions d'euros de dons: 6 au titre du parti, et 2 au titre de l'association de financement du candidat, créée début mars. Légalement les personnes physiques sont autorisées à donner jusqu'à 7 500 euros aux partis de leur choix, et 4 600 euros aux associations de financement des candidats en période électorale.
680 000: le nombre visiteurs uniques sur le site de François Hollande
La e-notoriété des candidats a été particulièrement suivie cette année. Mais selon que l'on s'attache aux sites internet de campagne, à la communauté de fans sur Facebook ou encore aux nombre de followers sur Twitter, les candidats les plus appréciés par les internautes ne sont pas les mêmes. Ainsi, le site de campagne de François Hollande est celui qui a recensé le plus de visiteurs uniques
en février (680.000 visites). En revanche, d'après une enquête de Publicis Consultants Net Intelligence, dont les résultats ont été publiés par L’Express, c'est Nicolas Sarkozy qui a la communauté de fans la plus importante sur le net.
Pourtant, les budgets alloués à la campagne numérique sur Internet n'ont pratiquement pas varié. Ils seront de l'ordre de 2 millions d'euros au PS et à l'UMP, de 700.000 euros au Modem et au Front national, les quatre partis qui y consacrent le plus de moyens.
17 000: le nombre de t-shirts vendus par Armor Lux aux partis
Internet, meetings, tracts, affiches, t-shirts... certaines entreprises ont largement bénéficié de cette campagne. C'est le cas d'Armor Lux qui a vendu ses t-shirts à Nicolas Sarkozy, François Bayrou et François Hollande.
735: le nombre de sites et blogs politiques recensés à gauche
S'agissant du nombre de sites, la gauche est beaucoup plus représentée sur internet que la droite. Selon cette cartographie de la "blogosphère politique en 2012", il apparaît que les 1490 sites et blogs consacrés à la politique en France, 735 sont apparentés à la gauche, contre 200 seulement à la droite. Cette dernière est d'ailleurs aussi moins bien représentée que l'extrême droite sur les sites français (214).
Comment est financée La campagne électorale
La campagne électorale est financée selon deux modalités :
un financement public, organisé par la loi organique du 6 novembre 1962, modifiée pour ces aspects par les LO du 5 février 2001 et du 5 avril 2006, et par les lois organiques concernant le financement des partis politiques de 1988, 1990, et 1995 ;
un financement privé, provenant en majorité des partis (cotisations), mais aussi de personnes privées.
Chaque candidat doit respecter un certain nombre de règles :
la tenue d’un compte de campagne qui retrace très précisément l’origine des recettes et la nature des dépenses engagées. Le candidat ne peut pas le gérer personnellement et doit nommer un intermédiaire financier (mandataire). Depuis la loi organique du 5 avril 2006, le compte doit être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) – et non plus au Conseil constitutionnel – au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scrutin, afin d’en vérifier la régularité ;
Le plafonnement des dépenses, dont le montant, actualisé par décret, s’élevait en 2007 à 16,16 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,59 millions pour ceux du second tour. Un remboursement des frais de campagne est prévu. Pour les candidats présents au 1er tour, il s’élève au 20e du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007) et, depuis 2001, à la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions d’euros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions d’euros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus importants que les dépenses déclarées par les candidats ;
La limitation des dons des personnes privées à 4600 euros, tout don égal ou supérieur à 150 euros ne pouvant être effectué en espèces. En 1995, les dons des entreprises privées ont été interdits.
Des sanctions pécuniaires et pénales sont prévues en cas d’infraction. Ainsi un candidat ayant dépassé le plafond des dépenses doit verser au Trésor public le montant du dépassement.
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