Hier soir, C'était fort
Hier soir, le chanteur retrouvait le stade Chaban-Delmas et son public girondin, toujours bouillant
L'ombre recouvre progressivement les pelouses « or » et pas « or » du stade - d'après le prix des places. Il en reste, des places, mais la foule est impressionnante, surtout quand elle acclame. Il s'y déroule un concours de T-shirts noirs floqués d'indiens ou d'animaux du bestiaire johnnysien.
En première partie, Johnny a pris un rocker. Louis Bertignac en trio noir, blanc et gris, vieille guitare, pas de frime mais des riffs, il envoie la sauce à l'ancienne. À l'entracte, il traversera la foule pour négocier son set sur clé USB et échangera « une photo contre un bisou ».
C'est kitsch, c'est fort
Laeticia prend place en tribune, avec ses filles Joy et Jade : bref mouvement de foule. Obispo voit des paparazzis partout. Et ça commence.
Renouant avec les intros apocalyptiques, Johnny Hallyday descend des cintres dans une énorme mine sous-marine qui le dépose dans un monde enflammé. « Allumer le feu »…
Mais Johnny ne force pas sa voix, pas de grandiloquent, c'est un show plus posé qui s'annonce. Puis il déroule. « Né dans la rue », Excuse-moi partenaire », « Quoi ma gueule », « Oh Marie »…
Dans une débauche d'effets vidéo, en guerrier fatigué et cuir saurien, il fera couler des litres de sueurs en passant ses auteurs historiques en revue. Les deux moitiés d'un orchestre symphonique le rejoindront en glissant, Obispo aussi, en marchant. « Rock'n'roll attitude ». C'est kitsch. C'est fort. Le public est comblé.
Afin de garder peut-être un souvenir ?
La magnifique guitare de marque Gertsch que Johnny Halliday s'est vu offrir pour ses 69 ans a été volée à quelques heures de son concert à Bordeaux Le vol a été constaté par le chanteur qui a chargé son producteur de déposer une plainte au commissariat central.
L'instrument qui représente une certaine valeur est facilement reconnaissable puisque le chiffre 69 est gravé sur le manche.
Le vol aurait été commis alors que la guitare était posée sur une caisse se trouvant sur la scène. Ce geste est-il celui d'un fan? Et comment celui-ci aurait-il pu accéder à l'enceinte du stade Chaban-Delmas très bien gardée depuis lundi ? La police enquête.
Dans les coulisses :
Quand la grosse machine Johnny débarque à Chaban-Delmas
Quand Johnny Hallyday débarque, 180 personnes le précèdent. Balade dans les coulisses d'un « gros spectacle » au stade Chaban-Delmas
Un écran de 18 mètres de large sur 8 mètres de haut pour que les spectateurs les plus éloignés puissent voir. De hautes bombonnes qui cracheront de spectaculaires flammes, histoire d'« Allumer le feu ». Un concert de Johnny Hallyday se doit d'être spectaculaire. Encore aujourd'hui.
À 69 ans, il reste le « show man » français que seules les stars anglo-saxonnes mondiales, comme U2 ou Madonna, surpassent dans l'Hexagone. Et pour être spectaculaire, il faut du personnel.
Ambiance de chantier
Pour quelques heures de spectacles, ce soir au stade Chaban, près de 180 personnes se relayent pendant onze jours sur le terrain afin de monter une gigantesque scène.
« C'est impressionnant et ça à le mérite de faire travailler, explique, le régisseur local. On est là depuis lundi dernier. Il y a une moitié de l'effectif qui s'occupe de faire toutes les dates de la tournée de Johnny.
L'autre moitié est un appoint local avec des gens qui viennent de Bordeaux, Toulouse, Limoges ou Angoulême. » Chacun sa mission. Pendus à quelque 25 mètres de hauteur, une équipe cordée et harnachée se charge de monter sur le haut de la scène de grands blocs d'enceinte. D'autres transportent les centaines de caisses qui renferment câbles, morceaux de structures ou instruments.
Un vrai chantier avec ses ordres hurlés d'un bout à l'autre du stade Chaban-Delmas, ses casques blancs et bleus et ses hommes presque tous dotés de surnoms. Les femmes, elles, sont peu nombreuses et, à l'écart, se chargent des costumes et de la nourriture.
Brian Schmitt, le réalisateur, aura en charge les trois écrans géants de la scène. Il travaille pour Johnny Hallyday depuis son concert du Stade de France en 1998. « Moi je suis revenu par loyauté sur cette tournée. Pas par enthousiasme, explique-t-il. On se posait tous la question : est-ce que c'est la tournée de trop ? Ce que je peux dire c'est qu'il est beaucoup plus en forme qu'il y a trois ans et, vraiment, il m'a reboosté. »
Il ne nie pas les signes de faiblesse du chanteur que les fans du premier jour contesteront toujours.
Mais il reste malgré tout « impressionné » par l'homme qui « garde une énergie incroyable ».
Avec ses cadreurs Quentin, Gringo, Ricky ou encore Kinquin, ils vont tenter de mettre en valeur le spectacle.
« Quand on met ''Marie'', les gens s'ennuient un peu plus mais il faut des moments plus calmes pour que Johnny se repose un peu. À nous de jouer sur la théâtralité, de montrer la relation avec ses musiciens sur les écrans, explique Brian Schmitt. De toute manière, il veut toujours mettre plus en avant les musiciens, le groupe, pas comme d'autres. Il est comme ça Johnny.
Ha! que coucou..merci.....