La réforme du permis de conduire entre en vigueur.
À partir d’aujourd’hui 19 janvier:
L'examen de conduite moto est modifié et le nouveau permis passe de 9 à 15 catégories de véhicules. Le «papier rose» sera remplacé par un format «carte de crédit» plastifié incluant une puce électronique.
La fin du « papier rose » et la plus importante réforme du permis de conduire jamais menée. À partir du samedi 19 janvier, des modifications visant à améliorer la sécurité routière, garantir la libre circulation des personnes -le nouveau format sera commun à tous les membres de l'Union européenne -et lutter contre la fraude documentaire vont entrer en vigueur.
Ce nouveau permis remplacera progressivement les quelque 300 millions de documents et la centaine de modèles existant dans les 27 États membres de l'UE. Il aura un format « carte de crédit » plastifié incluant une puce électronique, dont des problèmes informatiques ont repoussé la mise en circulation en France au 16 septembre prochain. Entre-temps, des « papiers roses » transitoires permettront de circuler en Europe.
Le nouveau document, standardisé mais agrémentable de symboles nationaux, comportera, comme les précédents, des informations relatives à l'identité du conducteur et précisera les catégories de véhicule que le titulaire peut conduire. Il facilitera la libre circulation des personnes et de l'information entre administrations nationales, grâce à un système d'échange de données au niveau européen. Le nouveau permis devra être renouvelé tous les 10 à 15 ans, selon l'État membre, sans toutefois la nécessité de repasser un test.
15 catégories de véhicules
Ces évolutions ne concerneront pas seulement la forme, mais aussi le fond : une nouvelle catégorie de permis sera créée pour les cyclomoteurs, tandis que les règles d'accès au permis moto seront renforcées.
Dès samedi, de neuf catégories de véhicules auparavant, le nouveau permis passe à 15. Une catégorie AM est notamment créée pour les cyclomoteurs (moins de 50 cm3, à partir de 14 ans) et voiturettes (16 ans), correspondant à l'ex-Brevet de sécurité routière (cinq heures de formation). Pour les motocyclettes (jusqu'à 48 chevaux, contre 34 auparavant), il faudra attendre 18 ans pour passer le permis A2 correspondant.
Les passionnés de « gros cubes » (permis A) pourront faire rugir leurs engins dès 20 ans (après deux ans de pratique en A2), ou attendre 24 ans (21 ans auparavant) s'ils n'avaient pas le A2 préalable.
Le permis « poids-lourds » C (plus de 3,5 tonnes, dès 18 ans en formation professionnelle, sinon 21 ans) se voit accoler trois catégories, la C1 (3,5 à 7,5 tonnes), la C1E (C1 avec remorque de plus de 750 kg), et là CE (plus de 3,5 tonnes, avec remorque de plus de 750 kg). La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) est mitigée : son délégué général adjoint Nicolas Paulissen donne un avis « ni positif, ni négatif » mais critique certains aménagements « ne correspondant pas à un besoin de la profession » -ainsi que « le retard à l'allumage » sur la carte à puce.
Le permis « transports en commun » D demeure (plus de huit places, dès 21 ans en formation professionnelle, sinon 24 ans), désormais accompagné des catégories D1 (huit mètres de long, 16 places maximum), D1E (D1 avec remorque de plus de 750 kg), et DE (D avec remorque de plus de 750 kg).
Les règles d'accès au permis moto renforcées
Enfin, l'examen de conduite moto connaîtra quelques modifications. L'Association de formation des motards (AFDM) salue « une épreuve plus utile, ressemblant mieux à ce que les novices vivront sur la route ». Philippe Monneret, directeur des écoles de moto Easymonneret, est également « plutôt positif » sur « des épreuves beaucoup plus proches de la réalité ». Hormis la FNTR, les nouvelles mesures recueillent globalement un satisfecit des associations, rarement unanimes.
À la Prévention Routière, Emmanuel Renard, directeur du service éducation-formation, est « plutôt satisfait », avec « une déception sur le permis moto » qui manque encore de progressivité dans la puissance. « Il fallait harmoniser à l'échelle européenne, ça va dans le bon sens », abonde le directeur général de 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, qui voudrait aller « plus loin » sur la formation.
Les inspecteurs en grève
La grogne vient des inspecteurs du permis, remontés contre une réforme « bâclée » au plan logistique. Après une première grève lundi dernier, les syndicats Snica-FO et SNPTAS-CGT appellent à un nouveau mouvement du 21 au 25 janvier, pour protester contre les conditions de formation des inspecteurs au nouveau permis et demander des primes. Patrick Pichon, du Snica-FO, promet déjà « des perturbations massives et durables ».
Chaque année, 1,35 million de personnes tentent de passer le permis, avec un taux de réussite de 57%.