"Pour les non initiés "mdr" (veut dire de nos jours en langage jeune)* mort de rire *
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J’adore les brèves de comptoir parce qu’elles portent en elles un bon sens populaire qui, sous des aspects souvent caricaturaux, donnent la température de notre société…
Une particulièrement : «Ce sont les pauvres qui n’aiment pas les riches… Parce que les riches, ils s’en foutent !».
Cette brève porte en elle tous les dérèglements modernes que je pourrais énumérer, puisque que nous sommes au comptoir, en vrac : les pays riches sur- consomment et font flamber les prix des matières premières, notamment alimentaires, au détriment des pays les plus pauvres…
Les riches américains ont fait payer leur crise d’obésité financière par toute la planète… Les riches allemands nous refont le coup de la revanche de la fourmi avec l’Europe du sud… Les générations riches, celles qui ont bénéficié du boom économique puis de l’inflation, aujourd’hui retraitées, veulent continuer à consommer et à voyager à crédit sur leurs petits-enfants... Les riches" hedge-funds" veulent toujours 15% de «return» quitte à faire baisser les salaires…
Les riches Chinois veulent gagner la guerre (de la monnaie) sans la mener, suivant ainsi les enseignements de Sun Tzu... Bref, tout le monde s’en fout… Le problème est qu’à force de s’en foutre, on crée des dérèglements qui finissent par nous compliquer la vie. On le voit bien, le capitalisme mondial, libéré de contraintes sociales grâce à ce que les anglos-saxons appellent la « globalisation » (c'est-à-dire la chute des frontières et donc du pouvoir du politique), génère ses propres métastases.
Les déséquilibres créent les maladies… La perte d’un projet commun génère la montée des communautarismes. Que propose l’Europe aujourd’hui aux générations montantes si ce n’est une crise ésotérique des dettes souveraines ? Quelle que soit son utilité, la création d’une monnaie commune peut-elle représenter l’idéal d’une génération perdue ? José Manuel Baroso incarne-t-il un autre Churchill ou Michel Barnier le nouveau De Gaulle ?
Pendant que les plus riches sont de plus en plus riches, les classes moyennes sont appauvries par l’impôt et les plus pauvres ne survivent que de prestations sociales inadaptées, avilissantes ou galvaudées en l’absence de solution de fond. Comment ne pas comprendre qu’aucun remède ne sera trouvé à des déficits publics abyssaux sans une prise de conscience collective des enjeux, prise de conscience qui amène à un projet de solidarité qui replace l’individu au centre du débat. Bon, j’arrête parce que j’ai vraiment l’impression de rentrer dans une discussion de comptoir…
Grincheux le croquant.
à suivre ...........
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