D’où vient l’ordre des lettres de l’alphabet ?
A, B, C, D… L’ordre abécédaire a plus de trente siècles. Il suit, au moins partiellement, celui du grec ancien, lui-même hérité du phénicien, lequel prend ses racines dans un alphabet sémitique antérieur.
Le mot alphabet provient des deux premières lettres grecques : alpha, bêta. Si les symboles ont changé, l’ordre des sons est resté presque constant, à quelques exceptions près. Ainsi, le dzêta grec (notre z) était en sixième position. Cette lettre fut chassée de l’abécédaire par les Latins, qui n’utilisaient pas de son z… avant d’être finalement ajoutée derrière les autres lettres.
LMN, une triade indissociable
L’alphabet phénicien commençait également par les lettres A, comme aleph, le bœuf, symbolisé par une tête de bovin à l’envers, puis beth, la maison. Par ailleurs, les trois sons «LMN» se suivent dans l’alphabet hébreu, lui aussi inspiré du phénicien ; cette triade a donné le mot élément.
D’où vient la forme des lettres de notre alphabet ?
Elle est multiple : les lettres majuscules sont d’origine romaine, les minuscules, elles, sont issues de langues germaniques. Le mélange a été réalisé sous Charlemagne, pour unifier les différentes écritures de l’empire. C’est Albinus Flaccus, un savant anglais, conseiller de Charlemagne qui, vers 785, s’est attelé à la tâche. Cette écriture fut baptisée « caroline ». Entre le IXè et le XIè siècle, ces lettres deviennent plus anguleuses, c’est l’apparition du gothique, prisé pour les manuscrits car, resserré, il prenait moins de place. Au XIIIè siècle c’est la référence pour l’Europe occidentale. Au XVè siècle, des lettrés italiens de Florence reviennent à la forme initiale de caroline, qui sera adoptée par l’Europe, sauf en Allemagne où la Fraktur, une variante du gothique, restera en usage jusqu’en 1941.